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Porter des fardeaux inutiles

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Connaissez-vous l’histoire des deux moines et de la femme qui voulait traverser la rivière ? L’un des moines a eu vraiment du mal avec le lâcher-prise.

Porter des fardeaux inutiles

Nous avons tous des moments où les mots de quelqu’un nous touchent plus profondément que nous aimerions l’admettre. Ce sont des moments qui ébranlent quelque chose en nous, et souvent, ce n’est même pas ce qui a été dit qui importe le plus, mais plutôt la façon dont nous continuons à les porter avec nous.

Je me souviens, au début de mon parcours en tant qu’enseignant, d’avoir reçu un message de quelqu’un qui était dur et infondé. Mais mon ego voulait prouver à cette personne que j’étais bon, que mes intentions étaient pures. J’ai gardé ce message en tête pendant des semaines, le repassant en boucle, essayant de comprendre pourquoi cette personne avait dit cela, ce qu’elle voulait dire, et comment je pourrais changer son opinion de moi.

En y repensant, je réalise combien d’énergie j’ai gaspillée. Ce n’était pas que ses mots avaient un réel pouvoir sur moi, mais je leur ai donné du pouvoir en les gardant en moi bien trop longtemps. Ce qui avait commencé comme la frustration de quelqu’un d’autre était devenu mon fardeau à porter. Et honnêtement, c’était un fardeau que je n’avais jamais besoin de prendre en premier lieu.

Les deux moines : Une leçon de lâcher-prise

Il y a une histoire à laquelle je pense souvent lorsque je réfléchis à de tels moments, l’histoire des deux moines. Ces moines voyageaient en pèlerinage lorsqu’ils sont tombés sur une femme près d’une rivière. Elle ne voulait pas traverser la rivière de peur de mouiller ses vêtements. L’un des moines l’a portée pour la traverser. L’autre moine était furieux car, dans leur tradition, il était interdit de toucher une femme. Mais le moine qui l’avait portée lui répondit calmement : « Je l’ai déposée il y a une heure. Pourquoi la portes-tu encore avec toi ? »

Cette histoire reflète parfaitement la manière dont nous gardons souvent les choses avec nous bien après qu’elles soient passées. Dans la vie, nous rencontrons des situations, des conversations ou des rencontres qui ne nous plaisent pas. Au lieu de les libérer, nous les portons dans nos esprits et nos cœurs, souvent bien plus longtemps que nécessaire.

Quand je pense à cette histoire aujourd’hui, elle m’apporte une telle clarté. Combien de fois avons-nous fait cela à nous-mêmes ? Nous portons non seulement le poids de la situation, mais aussi celui de notre réaction. Et en faisant cela, nous ne faisons pas de mal à l’autre personne, nous nous faisons du mal à nous-mêmes.

Que gardez-vous encore ?

Pensez à votre propre vie. Qu’est-ce que vous portez en ce moment qui vous pèse ? Peut-être est-ce une conversation que vous avez eue avec quelqu’un qui ne s’est pas déroulée comme vous l’auriez souhaité. Peut-être est-ce une décision que vous avez prise et que vous continuez à remettre en question. Ou bien, c’est peut-être quelque chose que quelqu’un vous a dit et qui a piqué sur le moment, mais que vous continuez à repasser en boucle dans votre tête.

Un exemple que je rencontre souvent est celui des relations familiales non résolues. J’ai travaillé avec des personnes qui gardent encore en elles des paroles blessantes prononcées par un parent ou un frère des années auparavant. Chaque fois qu’elles y pensent, cela semble aussi frais que le jour où cela s’est produit. Pourtant, la personne qui a prononcé ces mots est passée à autre chose depuis longtemps, inconsciente du fait que ses mots continuent à peser comme un lourd fardeau dans l’esprit et le cœur de celui qui les a entendus.

Un autre exemple courant est celui du milieu professionnel. Combien d’entre nous ont gardé la frustration d’avoir été écartés d’une promotion ou d’une reconnaissance ? Nous ruminons dans notre ressentiment, le laissant s’accumuler, alors que la situation pourrait être résolue par une simple conversation – ou mieux encore, en lâchant prise.

Apprendre à lâcher prise

La vérité, c’est que lâcher prise n’est pas facile. C’est quelque chose que nous devons choisir consciemment, surtout lorsque nous nous sentons lésés. Mais s’y accrocher ne fait que nous blesser. Cela nous empêche d’être pleinement présents, de nous concentrer sur ce qui compte vraiment. Quand nous lâchons ce qui ne nous sert plus, nous faisons de la place pour ce qui nous sert.

Au fil des années, j’ai appris que lorsque quelqu’un s’en prend à nous, c’est souvent parce qu’il lutte avec quelque chose en lui-même. Ce n’est pas à propos de moi, et ce n’est pas à propos de vous. C’est un reflet de leur propre douleur, de leur propre insatisfaction avec la vie. Et quand nous pouvons le voir ainsi, il devient plus facile de lâcher prise.

Comment pouvez-vous vous libérer ?

Alors, je vous pose cette question : Quelle est la chose que vous portez en ce moment et que vous pourriez déposer ? Quel est ce fardeau, cette blessure, cette frustration qui occupe de la place dans votre esprit et votre cœur, mais qui n’a plus besoin d’y être ?

Prenez un moment pour réfléchir. Partagez vos pensées, si vous en avez envie. Que changerait dans votre vie si vous arrêtiez de porter ce fardeau aujourd’hui ? Combien plus léger vous sentiriez-vous ? Et comment cette légèreté nouvellement trouvée pourrait-elle ouvrir de l’espace pour quelque chose de meilleur ?

Parfois, la meilleure chose que nous puissions faire pour nous-mêmes est de libérer les choses dont nous n’avons plus besoin. Dans cette libération, nous trouvons la liberté.

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